Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/331

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 315 —

A l’aide de toutes ces précautions, la provision de l’abbaye d’Hautecombe eut lieu suivant les désirs de Jules II, et d’Estavayé en fut abbé pendant de longues années[1].

Un des premiers actes de sa prélature fut de faire renouveler les privilèges accordés en 1473 à Sébastien d’Orlyé. On se rappelle que cet abbé avait obtenu, pour tout le temps qu’il vivrait, le droit de juridiction sur les étrangers et celui d’élever des fourches patibulaires sur les terres de l’abbaye. Ces privilèges furent confirmés le 14 décembre 1504, moyennant la redevance de 4 sols forts de plaid à chaque changement d’abbé et de souverain[2]. Cette mesure n’était point inutile, car derrière le monastère s’étendaient des bois de haute futaie, couvrant une grande partie de la montagne et servant de repaire aux malfaiteurs[3].

Nommé évêque de Belley en 1508, après Jean de Varax, il prit part au quatrième coniile de Latran (1512-1317), réuni par Jules II pour faire opposition au concililiabule de Pise.

En 1516, il s’adressa au conseil ducal pour obtenir la confirmation des nombreuses concessions faites à son monastère par les princes de la Maison de Savoie. C’est pour déférer à cette demande que le conseil lit copier littérale-

  1. On voit par cet exemple que la commende s’exerçait à Hautecombe avec bien des ménagements, et que la principale différence qui existait à cete époque entre les abbés réguliers et les abbés commendataires consistait dans le mode de nomination et dans le cumul des bénéfices, qui dispensait les commendataires de l’obligation de la résidence.
  2. Mss Chapperon.
  3. On peut en voir la preuve dans une enquête faite en 1512 et dont les procès-verbaux existent aux archives de Turin. Nous en donnons, à titre d’étude des mœurs de l’époque, quelques extraits aux Notes additionnelles, sous le n° 5.