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CHAPITRE VI


Alphonse Delbene, abbé d’Hautecombe. — Ses œuvres littéraires. — Il est reçu sénateur et obtient ce privilège pour ses successeurs. — Il meurt évêque d’Alby, en 1608.

Nous arrivons à l’un des abbés les plus illustres qui aient occupé le siège d’Hautecombe, à Delbene Alphonse[1].

Depuis plusieurs siècles, sa famille jouissait d’une grande considération à Florence et, à l’époque où nous sommes parvenus, elle y remplissait des charges importantes. Une de ses branches, attirée par les Valois qui en avaient apprécié les hautes qualités, était venue se fixer en France. Son chef, Nicolas Delbene, ayant rendu de grands services à Louis XII, devint son maitre d’hôtel et conserva cette fonction sous François Ier. Barthélémy, son fils, homme d’esprit, sut plaire à Marguerite de Valois, en lui dédiant un ouvrage intitulé : Civitas reri son morum. Plus tard, lorsque cette princesse eut épousé Emmanuel-Philibert et que la Savoie fut rendue à son ancienne dynastie, elle procura l’abbaye d’Hautecombe au second fils de l’homme de lettres qu’elle protégeait[2].

  1. On trouve son nom patronymique écrit de plusieurs manières : Delbene, Dalbene, del Bene, d’Elbène. Nous avons adopté celle qui est le plus généralement suivie et qui révèle l’origine italienne de cette famille.
  2. Moreri, Dict. hist. — On trouve, dans le Registre basanne des