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mis à diverses conditions[1]. Nous avons aussi de lui un bail de 1635, par lequel il afferme toutes les propriétés de l’abbaye à noble Charles Lomel[2].

Au commencement de 1630, une nouvelle invasion française menaçait d’occuper la Savoie. C’était la troisième depuis moins d’un siècle. La mauvaise humeur de Richelieu contre Charles-Emmanuel Ier fit craindre pour le trésor de l’abbaye. Composé, quand le vit Cabias plusieurs années auparavant, d’un grand nombre de très belles et très riches reliques enfermées dans des reliquaires d’une grande valeur[3], qui le faisaient considérer comme un des plus précieux des États, il avait dû conserver une grande partie de son importance. Ordre fut donné de le transférer en lieu sûr, et la localité choisie fut la ville d’Aoste, comme nous l’apprend la lettre suivante, adressée à Victor-Amédée Ier :

« Monsegneur,

« Hier arrivât le religieux d’Hautecombe envoyé par V. A. qui me remit sa lettre et me dit qu’il conduisoit une charge de saintes reliques de ladite abbaye sans qu’il y eut aucunes escriptures, et que se deust trouver un lieu sortable pour les placer. Je men ally de compagnie treuver

  1. Mss Chapperon
  2. Voir Documents, n° 50.
  3. « Sçavoir le chef de sainte Erigne, enchâssé dans grand vase d’argent, surdoré, au collier duquel est écrit : Caput integrum sanctæ Erignæ ; et plus bas, une plaque d’argent surdoré, Anselmus Patrasiscensis episcopus dedit : sacrilegus argmto tegmine denudavit ; Geneva prædonem suspendit furtum restituit Altæcombæ, religiosus conventus restauravit.
    « J’ay veu aussi le pouce entier de saint André qui y est richement tenu, encores de la propre robe de nôtre Seigneur, et de la chevelure de sainte Marguerite ; le reste ceux qui sont dévots prendront le loisir et la pieuse curiosité de le voir. » (Cabias, Les vertus merveilleuses des bains d’Aix en Savoie, p. 23 ; réédition de 1688, Lyon.)