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sommes obligés de dire à V. A. R. que la charge de sénateur n’est pas tellement annexée à la dignité d’abbé d’Hautecombe, qu’il ne soit autrement nécessaire à celuy qui en est pourveu den avoir une patiente de S. A. R., laquelle nous estant adressée nous tesmoigneroit l’obéissance que nous avons à ses commandements par la réflexion que nous ferons sur la naissance dudit seigneur dom Antoine, par le zèle et laffection qu’il a au bien du service de Sadite Altesse Royale et pour le debvoir de nos charges, ne souhaittant rien avec plus de passion que de monstrer en ceste occasion comme en toutes autres le respect que nous avons pour les commandements de notre souverain et pour la grâce que V. A. nous a faict de nous vouloir l’escripre[1]. »

Charles-Emmanuel II n’avait point attendu cette réponse. Trois jours avant qu’elle fut libellée, le 15 juin 1633, il avait nommé dom Antoine membre du Sénat, avec cette différence sur les abbés ses prédécesseurs « qu’en considération de sa naissance, il tint le rang et la séance proportionné à sa qualité » et que, en conséquence, il prît place immédiatement après le premier président ou tel autre président qui en fera les fonctions, qu’il soit reçu sans aucun examen, bien qu’il ne soit pas gradué, dérogeant à toutes dispositions contraires et spécialement a celle qui porte que « personne ne soit admis à la magistrature sans estre précédemment gradué aux universités, receu advocat et dheuement examiné en nostre dict Sénat,…voulant que les présentes servent au Sénat de première, seconde et troisiesme finale et péremptoire jussion[2]. »

  1. Archives du Sénat, Reg. secret, p. 124.
  2. Donné à Rivolles (Rivoli), le 13 juin 1653. — Registre basanne, p. 258.