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Le prix stipulé est de 20,500 livres de France pour solde de tous droits et arrérages[1].

Malgré ces aliénations, l’abbaye conservait encore des droits sur trente-deux paroisses du duché de Savoie, attestés par les travaux du cadastre, commencés à cette époque[2]. Leur produit ne s’élevait qu’à 4,780 livres de revenu en argent, et à 5,968 livres en dîmes et servis.

L’étendue des biens-fonds de l’abbaye était de 3,856 journaux (4,300 hectares), parmi lesquels 1,629 étaient situés sur la commune de Jarsy et consistaient en bois, pâturages ou rochers.

Du reste, l’administration du sénateur Bonaud avait été très avantageuse. En 1737, après dix ans d’exercice, il fit dresser un état complet des revenus et de la situation de toutes les propriétés de l’abbaye, comparée celui de 1727. Il en résulte que des réparations nombreuses avaient été opérées aux bâtiments ruraux, que les moulins de Bourdeau, qui n’existaient plus depuis plusieurs siècles, avaient été rétablis ; que les droits féodaux de l’abbaye, usurpés ou négligés, avaient été récupérés ; et qu’enfin, malgré

  1. Cet acte, reçu par Guigaz, notaire, est inséré dans les Registres ecclésiastiques du Sénat, vol. XI, p. 128 et suiv.
    Nous verrons plus loin les tentatives de Charles-Emmanuel III pour revendiquer ce fief.
  2. Voir Note additionnelle, n° 9.
    L’article 1er de l’édit du 13 septembre 1738, portant la péréquation générale des tributs du duché de Savoie, déclarait exempts de la taille les biens véritablement féodaux et les biens de l’ancien patrimoine de l’Église, au sujet desquels l’édit du 27 mars 1584 « sera observé sans rien innover. » Or, ce dernier édit de Charles-Emmanuel Ier déclarait également non soumis à l’impôt les biens de l’ancien patrimoine de l’Église, et non point tous les biens ecclésiastiques de cette époque. Il paraît néanmoins qu’en 1738 on s’arrêta, pour déterminer leur ancienneté, à la date de 1584.