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en deux parts, dont l’une, libre de toute charge. appartiendrait au chapitre, et l’autre serait abandonnée à la communauté d’Hautecombe, avec l’obligation d’acquitter toutes les dettes contractées pour les constructions et, en outre, d’achever la réparation des bâtiments.

Le roi fit part de ce projet au comte Astésan, premier président du Sénat,et lui insinua dans la même lettre qu’il serai à propos de cherhcer à revendiquer le fief de la Savoie, aliéné au marquis de Barral pour 20,000 livres, et que l’on suppose produire le revenu de 6,000 livres. Mais, ajoutait-il, comme le chapitre de la Sainte-Chapelle ne pourrait parvenir, faute de fonds, que très difficilement à cette revendication, nous avons pris la détermination d’intéresser à cette affaire les religieux de Cîteaux, dont l’ordre est riche en France, en leur promettant le tiers du revenu qu’elle produira. « Pour moyenner et mieux faciliter et éclaircir un arrangement de cette nature, nous vous députons avec le sénateur Bourgeois et notre avocat fiscal général en Savoye, Maistre[1]. »

Deux ans après (13 août 1757), cet arrangement n’avait point été accepté ; les réparations n’avançaient point, et l’église en avait un besoin urgent. Aussi le roi, s’adressant aux commissaires nommés par la lettre précédente, les invitait à proposer aux religieux une autre combinaison par laquelle on s suspendrait provisoirement la reconstruction entière du monastère et l’on se bornerait à procurer une habitation décente et commode aux quatorze religieux exigés par la bulle d’union, et à faire réparer l’église.

  1. Archives du Sénat, Billets royaux ; lettre du 7 avril 1755.
    Il s’agit ici de François-Xavier, père de Joseph de Maistre. Nommé sénateur le 7 mars 1740, il devint avocat fiscal général le 15 mars 1759 et président de chambre le 3 décembre 1764.