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goire, Hérault et Jagot, pour organiser le 84e département de la République française, sous le nom de département du Mont-Blanc[1].

Au mois de février suivant, fut publiée en Savoie la constitution civile du clergé.

Ce fut le signal d’une persécution générale. Les religieux n’ayant pas charge d’âmes, étant moins retenus à leurs résidences que les membres du clergé séculier, se dispersèrent bientôt.

La communauté d’Hautecombe se composait alors d’une huitaine de religieux[2]. Ils quittèrent cette demeure sans attendre qu’on les expulsa par force, emportant avec eux, si l’on en croit la tradition, tout ce qu’ils pouvaient soustraire aux agents du gouvernement et à la rapacité des habitants du voisinage. Ces derniers épiaient leurs démarches et venaient pendant la nuit enlever les objets cachés dans les alentours du monastère. Bientôt même ils ne prirent plus ces précautions, ils entraient dans le monastère et arrachaient, sous les yeux des religieux atterrés, les meubles, livres, papiers, etc., etc.

Un religieux, dom Garbillon, fit alors défection. Il reçut de la nation la garde d’Hautecombe, où il demeura deux

« L’Administration centrale » parait avoir remplacé l’administration dite du Mont-Blanc, sur la fin de prairial an III (mai 1794). (Registres de la préfecture.)

  1. Ainsi la Savoie fut gouvernée, du 22 septembre au 21 octobre 1792, par le général Montesquiou et par les commissaires de la Convention ; du 21 au 29 octobre, par l’Assemblée nationale des Allobroges ; du 29 octobre au 15 décembre, par la Commission provisoire ; du 15 décembre 1792 au mois d’avril 1793, par les quatre nouveaux commissaires de la Convention, chargés d’organiser le département du Mont-Blanc.
  2. Nous avons les noms suivants : Dom Dégaillon, dom Mollot, dom Chorot de Maisonneuve, dom Garbillon, dom Dupuy et dom Michaud,