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barie des habitants voisins, entravant la prospérité de son abbaye, le poussa à se rendre à Rome. probablement pour obtenir quelque faveur particulière destinée à la protéger contre leur brutalité. L’abbé de Clairvaux le recommanda à Haimeric, chancelier du Saint-Siège, par une lettre écrite vers H36, où on lit :

« Je désire et je demande que. par amour pour Dieu et pour nous, le porteur de cette lettre ; le vénérable Vivian, abbé d’Hautecombe, auquel je suis, à cause de sa piété, uni par une étroite amitié, ressente les effets de la vôtre dans son affaire[1]. »

Peu après leur agrégation à son institut, saint Bernard donna aux moines d’Hautecombe une nouvelle preuve de sa sollicitude, qui a passé à la postérité. Écrivant à Arducius, récemment promu a l’évêché de Genève, après avoir déploré le peu de mérite de sa vie antérieure et l’avoir exhorte à honorer au moins à l’avenir sa nouvelle dignité, il lui recommande ses pauvres frères des Alpes, qui sont auprès de lui, les religieux de Bonmont et d’Hautecombe. « Nous ferons en eux, ajoute-t-il, l’épreuve de l’intérêt que vous nous portez[2]. »

Sur la foi de l’ancien récit de la fondation d’Hautecombe et sur les assertions de Guichenon, induit en erreur peut-être par ce même document, la plupart des écrits publiés sur cette abbaye fixent à l’année 1125 la translation de la communauté de Cessens sur les rives du lac, son agrégation à l’ordre de Cîteaux et encore la donation de l’emplacement du nouveau monastère, faite par Amédée III, comte de Savoie, au bienheureux Amédée d’Hauterive, qui passe pour premier abbé d’Hautecombe.

  1. Lettre 54e.
  2. Lettre 28, écrite en 1135.