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1 er septembre 1838, il décerna les honneurs du culte public à Humbert III et à Boniface, archevêque de Cantorbéry. L’année suivante, on érigea deux autels à leur mémoire.

La restauration d’Hautecombe était accomplie. Comme on a pu le remarquer, c’est une œuvre italienne par le prince qui en a conçu la pensée, par les artistes qui l’ont exécutée et par le style et les décorations adoptés. L’église est un édifice de style gothique fleuri, non point comme les cathédrales françaises et allemandes nous en montrent des spécimens, mais d’un style gothique italien, où la profusion des ornements, la vivacité des teintes blanches des nombreux stuccages et les revêtements intérieurs ne correspondent point au sentiment sombre et recueilli qu’inspire une nécropole. Toutefois, œuvre d’art et réunion d’un ensemble de souvenirs patriotiques, cette basilique est un monument national dont la Savoie sera à jamais reconnaissante à Charles-Félix et à Marie-Christine et qui reste la plus intéressante nécropole de leur famille[1].

La reine douairière passa près de deux mois dans cette résidence d’été pendant l’année 1843. Voulant rappeler par un acte solennel l’achèvement de l’œuvre de son époux bien-aimé, elle réunit à Hautecombe, le 24 juillet, jour de sa fête patronale, toute sa cour, plusieurs prélats, les principaux personnages du duché de Savoie, et leur distribua une médaille commémorative de cette restauration[2].

Elle avait ainsi fidèlement rempli les intentions de

  1. Quelques fragments de l’ancienne église se voient aujourd’hui dans le cloître. Voir, infrà, Notes additionnelles, n° 11.
  2. Elle représente, d’un côté, la façade occidentale de l’église, avec l’exergue : Hic jacet Carolus Félix, rex optimus ; et, de l’autre, son portrait avec cet exergue : M. Christina Borbonia aug. templum Altæcumbæ perficit. mdcccxli. (Musée départemental.)