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l’abbaye d’Hautecombe, et il a cru devoir y ajouter de sa propre autorité la date de 1425, bien qu’elle n’existât nullement dans l’original. Il l’avoue lui-même dans son récit du règne d’Amédée III[1]. Mais, dit-il, par les circonstances que cet acte contient, par la confirmation qu’en fit Arducius, évêque de Genève, et par les autres titres du monastère d’Hautecombe, on apprend qu’il eut lieu l’an 1125.

Or, il y a là une erreur évidente.

Arducius fut évêque de Genève de 1135 à 1183[2]. Par conséquent, cette confirmation, qui, du reste, ne porte pas de date, ne peut prouver que la donation remonte à l’an 1125. Elle indiquerait, au contraire, qu’elle eut lieu sous son épiscopat et par conséquent au plus tôt en 1135 ; l’absence de confirmation de cette donation de la part du prédécesseur d’Arducius conduit à la même conclusion.

Les historiens sont unanimes à reconnaître qu’Amédée était abbé d’Hautecombe en 1144, quand il fut appelé au siège épiscopal de Lausanne. Or, par la lettre 54e de saint Bernard, il est constaté que Vivian était abbé en 1136. Il a donc précédé saint Amédée.

De plus, nous verrons que saint Amédée ne commença son noviciat à Clairvaux qu’en 1125. Il ne pouvait donc pas être abbé d’Hautecombe cette même année.

Enfin cette même lettre de 1136, qu’invoquent les partisans de l’opinion contraire, nous sert de preuve contre eux.

Par cette lettre, saint Bernard recommande Vivian, abbé

  1. Page 224.
  2. Régexte genevois, publié par la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 1866, p. 82 et suivantes. — Lettres 27 et 28 de saint Bernard au même Arducius.