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1856, confirmant la décision des premiers juges, condamna la caisse ecclésiastique à remettre les religieux en possession de tous les biens situés à Hautecombe ; la rente de 10,000 francs n’avait pas été comprise dans le procès.

En recouvrant la jouissance de leur domaine, les religieux en prenaient aussi les charges. L’entretien des bâtiments, des impôts excessifs, pesaient lourdement sur leur budget. Depuis l’incamération, ils avaient vécu des menus produits de leur jardin, des quelques denrées que leurs fermiers avaient bien voulu partager secrètement avec eux, de quelques ressources que la nécessité leur avait fait inventer et des aumônes particulières. Quant à la pension fixée par la loi du 29 mai, ils l’avaient constamment refusée.

Cette remise en possession fit cesser plusieurs de ces secours de circonstance, en augmentant considérablement leurs dépenses. Aussi la communauté dépérissait rapidement, sans espoir de se recruter, le noviciat lui étant désormais interdit. Deux Pères étaient partis pour la Guadeloupe pendant l’automne qui suivit l’incamération ; un autre était retourné en Piémont. Le Père abbé présentait sa démission au chapitre général du mois d’avril 1856. Dom Charles Gotteland, procureur du monastère, assuma sur lui la responsabilité de sa direction au milieu des graves circonstances où l’on se trouvait.

Le 19 mai 1857, une lettre du préfet de la congrégation des Réguliers, cardinal de Genga, annonçait à Monseigneur Billiet qu’il était nommé de nouveau délégué apostolique près l’abbaye d’Hautecombe.

Cette nouvelle situation du monastère dura jusqu’à l’arrivée des cisterciens de Sénanque.

La caisse ecclésiastique, battue dans ses prétentions