Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/517

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 506 —

diplomatie et parvint à en charger le receveur général des finances en Savoie, qui se rendait à Turin pour traiter toutes les questions de même nature restées pendantes entre les deux États.

MM. Budin et Jacquemoud, celui-ci délégué à cette fin par le roi, firent des concessions réciproques et aboutirent à une convention par laquelle les religieux d’Hautecombe étaient rétablis dans tous les droits dont ils jouissaient avant la loi du 29 mai 1855, à la charge par eux d’exécuter fidèlement les services religieux et les autres conditions imposées par les patentes royales du 7 août 1826. Le roi prit à sa charge le payement de la rente qui leur serait servie à dater de l’annexion de la Savoie à la France et dont le capital resterait dans le patrimoine particulier de S. M. Il se réserva aussi le droit de mettre à Hautecombe les religieux qui lui plairaient, dans le cas où les religieux actuels cesseraient de desservir l’abbaye. L’archevêque de Chambéry conserverait sur la communauté ses droits de délégué apostolique.

Cette convention, du 4 août 1862, fut signée à Paris par le ministre des affaires étrangères, M. Drouyn de Lhuys, et l’ambassadeur d’Italie, M. Nigra, le 19 février 1863. Le 28 mars suivant, elle était annoncée officiellement à la communauté, et en même temps Victor-Emmanuel nommait M. le baron Du Noyer gouverneur de ses appartements d’Hautecombe. Les religieux furent ainsi déchargés de la garde de cette dépendance du monastère, qu’ils avaient depuis la mort de Marie-Christine.

Bientôt après, vinrent à Hautecombe trois commissaires royaux qui prirent connaissance de l’état de l’abbaye. Divers aménagements réclamés depuis longtemps par ses habitants furent décidés et commencés, et la maison royale fut séparée plus complètement de la demeure des religieux.