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Une enquête a lieu devant nobles Hugues Croset et Magninet, vice-châtelains de Duingt. Comme d’habitude, un arrangement intervient entre les religieux et leurs adversaires. Néanmoins, l’année suivante, de nouvelles usurpations ayant été commises, l’abbaye s’adresse à la cour de Rome pour que ses droits soient protégés par les armes spirituelles. À la suite de cette démarche, l’official de l’évêque de Belley lance l’excommunication contre ceux qui empiéteront sur les droits de l’abbaye, et les fait citer devant lui.

Les religieux appuient leurs prétentions sur les donations d’Aymon de Aula et de Raymond de Duingt, qui leur avaient concédé tous leurs droits sur Chérel. Le 14 juin 1487, leurs adversaires demandèrent pardon, promirent de ne plus reconduire leurs troupeaux sur la montagne de Chérel, de n’y plus construire leurs chalets, et ils furent relevés de l’excommunication[1].

Les religieux d’Hautecombe recoururent-ils à la Cour de Rome parce que la noble dame de Duingt ne défendait pas assez bien leurs droits ? C’est possible ; car, peu après, une nouvelle discussion s’éleva sur leur nature et leur étendue. On parvint néanmoins à s’entendre, et, le 17 septembre 1493, une transaction intervint entre l’abbaye, Louise de Savoie, les habitants du plateau de Ruange, la communauté de Giez et les seigneurs de Beauviviers. Louise de Savoie, qui était aux droits des seigneurs de Duingt, reconnut que l’abbaye en avait reçu le domaine utile, le fonds et la propriété de la montagne de Chérel dans les confins indiqués dans l’acte, et qu’à elle et au seigneur de Beauviviers appartenaient la souveraineté (jus superioritatis), la juridiction, le mère et le mixte empire[2].

Cette transaction fut ratifiée par l’abbé et les religieux, le 9 octobre suivant.

  1. Voir Documents, n° 35.
  2. Voir Documents, n° 36.