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qui n’eut jamais de juridiction[1], il est à croire que la plupart des monastères que nous venons de citer jouirent de la totalité on d’une partie des droits de l’autorité souveraine ; et si, à cette époque, on peut douter que Hautecombe, Aulps et Talloires eussent déjà confondu les droits de souveraineté et de propriété, il est certain que plus tard elles purent élever les fourches patibulaires et porter ainsi ombrage à la puissance des seigneurs voisins[2].

Tel était à peu près l’échiquier politique des territoires qui devaient former plus tard le pays de Savoie, lorsque Humbert III succéda à son père sous la tutelle de l’ancien abbé d’Hautecombe.

Né au château d’Avigliana, près de Suse, vers 1130[3], Humbert apparaît à la vie publique par l’assistance à une

  1. Burnier, Histoire de l’Abbaye de Tamié ; Chambéry, 1865.
  2. Amé de Charansonnay, prieur de Talloires, acheta, en 1448, du duc Louis Ier, pour le prix Je 200 ducatons, le droit de faire punir du dernier supplice et d’élever des fourches patibulaires sur les territoires de Talloires, de l’Isle, de Vésonne et de Saint-Jorioz. Mémoires de la Société savoisienne d’histoire. V. 29, 63 et 135.
    Un simple prieur, celui de Neuville, en Bresse, obtenait cette même année et du même prince, le droit de faire punir du dernier supplice. (Guichenon, Savoie, 509.
    En 1315, le prieur de Saint-innocent prétendait avoir, en commun avec le comte de Savoie, le droit de juridiction sur toute la paroisse de ce nom.
  3. La date de sa naissance est complètement inconnue, et ce n’est que par induction tirée de certains faits, que nous la reportons à cette date. Guichenon affirme qu’elle eut lieu le 1er avril 1136 ; mais, soit le mariage d’Humbert vers 1151, soit la signature qu’il paraît avoir apposée, en 1137, à une donation faite par père, ne permettent pas d’adopter l’opinion de cet auteur. — Carron di San Tommaso, Tavole geneat della Casa di Savoia, et Cibrario, par induction des mêmes faits, la reportent, l’un. vers 1132, l’autre, vers 1129.