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sus de l’ancien portail de l’église, et dont la partie supérieure se montre encore dans les combles couvrant la voûte actuelle, indique que le mur, qui termine aujourd’hui la nef centrale, était le mur extérieur de l’ancienne église, à l’ouest.

Sa largeur se trouve déterminée, du côté du cloître, par une porte découverte dans le mur latéral, lors des réparations faites en 1863[1], et par le monument d’Humbert III, enseveli dans le cloître contre le mur de l’église et près de la porte latérale qui y donne accès actuellement, comme on pouvait encore le constater du temps de Guichenon[2]. La chapelle du comte de Romoiit la limitait du côté du nord, en 1421, époque où toute l’abbaye commençait à se détériorer, mais où nulle restauration n’avait encore eu lieu. L’église n’a donc pas varié jusqu’ici en largeur ni en longueur. Mais la voûte était beaucoup plus élevée que de nos jours, et l’on peut s’en assurer en se rendant dans les combles du bâtiment.

Les piliers étaient formés de quatre grosses colonnes et de quatre plus petites, greiïées dans les intersections des premières ; ce qui fut reconnu en restaurant les piliers qui existent aujourd’hui. Suivant les règles du style gothique, les colonnes de la grande nef devaient s’élever jusqu’à la naissance de l’arc et servir de base aux colon-

  1. Cette ouverture devait servir d’entrée aux frères convers et aux laïques de la maison, qui ne traversaient point le chœur pour aller à l’office divin.
  2. « Le monument d’Humbert III, dit Jacquemoud, était le seul qui fût resté debout dans le cloître : il fut placé dans l’intérieur de l’église, lors des réparations et reconstructions qui furent faites peu de temps avant la Révolution française. » Description historique de l’Abbaye royale d’Hautecombe, p. 139, note 40.)