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tard lorsque l’architecture ogivale eut élevé les voûtes et multiplié les ornementations[1]. »

Cette disposition se reconnaît encore aujourd’hui à Hautecombe, malgré les restaurations nombreuses rendues nécessaires par la mauvaise qualité des matériaux employés originairement[2], malgré les modifications successives occasionnées par l’érection des tombeaux et malgré les dévastations de la période révolutionnaire. La chapelle des princes (occupant, du côté de l’Évangile, la place de deux chapelles), le sanctuaire, les chapelles de Saint-Michel et de Saint-Alphonse de Liguori, sont sur la même ligne et ouvrent sur les transepts. A l’extrémité droite du transept, se trouve la porte de communication avec le cloître et avec l’escalier montant au dortoir.

Il paraît que l’architecture suivie à Hautecombe exerça une influence autour d’elle. L’église abbatiale était sans contredit la plus importante, la plus riche de la contrée ; et le monastère était au premier rang, grâce à ses nombreux cénobites et à ses illustres protecteurs. Aussi voyons-nous l’église prieurale de Saint-Innocent, de l’ordre de Saint-Benoît, bâtie dans le siècle suivant, celle du prieuré de Saint-Baldoph, dépendant du même Ordre, adopter le chevet carré avec trois baies derrière l’autel.

  1. Albert Lenoir, Arhitecture monastique, t. II. p. 45 et suiv. Ces églises s’appelaient, au moyen-âge, églises d’équerre. Voici une église d’équerre qui fut projetée pour l’ordre de Cîteaux (Villard de Honnecourt, cité par M. Lenoir, ibid., p. 229.)
  2. Matériaux extraits probablement de la montagne voisine, riche en couches de ce grès tendre appelé molasse.