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sa ville et obtenir du comte de Genevois la destruction de la forteresse qui menaçait sa résidence.

Vers la même époque (1156), Berthold de Zœringen, chef de la puissante famille de ce nom, avait reçu de l’empereur Frédéric Ier le vicariat impérial dans les cités épiscopales de Lausanne, Genève et Sion, bien que la même qualité eût été accordée précédemment à Amédée d’Hauterive, et que, depuis longtemps, l’évêque de Lausanne fût feudataire immédiat de la couronne. Ce conflit de pouvoirs rivaux faillit amener entre l’évêque et le duc de Zœringen les plus graves collisions ; mais Amédée se hâta d’ouvrir des négociations qui amenèrent un compromis.

Au milieu de ses préoccupations politiques et épiscopales, saint Amédée n’oublia point les monastères. Religieux lui-même, il favorisa leur prospérité par des libéralités nouvelles, par des confirmations de leurs privilèges et par ses médiations. Les maisons d’Hautecombe et d’Hautcrêt eurent une plus large part de sa sollicitude ; la première, parce qu’il l’avait pour ainsi dire fondée ; la seconde, parce qu’il y trouvait aussi des Cisterciens. Aussi aimait-il à habiter le château de Puidoux, appartenant à l’évêché de Lausanne, situé dans le voisinage d’Hautcrêt, où il retrouvait le calme de Clairvaux et d’Hautecombe[1].

Après une vie de luttes et de dévouement, il expira dans son palais épiscopal, le 27 août 1159, âgé seulement de 49 ans, peu de temps après avoir assisté à la diète de Roncaglia. Son corps fut déposé dans la cathédrale de Lausanne, au milieu de la nef. Il laissa à cette église un anneau d’or, orné d’un très beau saphir, dont ses successeurs devaient se servir dans les cérémonies publiques,

  1. Grémaud, opcit.