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dans mon cerveau que sur le mur de ma chambre.

À un an de distance, je la regarde en moi ; l’aquarelle me charme par ses tons discrets et me fait oublier les rigueurs de l’exil ; elle illumine le grenier où je travaille dans une petite ville perdue de la Gironde. Personne ne peut m’enlever mes sensations ; elles défient les outrages du temps.

L’aquarelle est pour moi le symbole de la paix qui ne peut tarder. Après tant d’épreuves douloureuses, les pauvres gens de la campagne seront rappelés à leurs travaux, à leurs semailles, à leurs chaumières.


La paix devait venir, mais après combien d’anxiétés, de malheurs, de désastres. Si Paris, privé de nouvelles, pouvait croire à des renforts inattendus, la province ne conservait nul espoir et les récits du succès des armées allemandes ne pouvaient laisser aucun doute à ceux dont les familles étaient enserrées dans la capitale.

Ceux qui ont cru à l’indifférence des provinces non occupées se trompent. Plus d’un cœur battait à l’unisson avec ceux des villes assiégées, des campagnes menacées, et je me rappelle le déchirement profond que me causa un récit de guerre par un correspondant du Journal de Cologne, attaché à