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première fois en 1449, était rétribuée par la ville et astreinte à des exercices réguliers[1]. Elle constituait la milice permanente de Dinant. L’armée communale ainsi formée avait plus de cohésion qu’on ne serait tenté de le croire tout d’abord. En 1408 elle prit part, pendant seize semaines, au siège de Maestricht avec les Hutois, les Liégeois et les villes lossaines[2].

La défensive avait pour la ville une importance bien plus grande que l’offensive. Située sur l’extrême frontière du pays de Liège, ennemie mortelle de Bouvignes, bâtie en face d’elle sur l’autre rive de la Meuse, elle était toujours, en temps de guerre, directement exposée aux premières attaques des Namurois. Sa position devint surtout critique quand, en 1429, le comté de Namur eut été acquis par la puissante maison de Bourgogne. Dinant ne cessa plus, dès lors, d’augmenter toujours la puissance de ses murailles[3]. Elle ne se fiait qu’à la force de ses remparts pour protéger ses trésors et son industrie. Après la défaite des Liégeois à Othée par le duc de Bourgogne en 1408, les commissaires chargés par celui-ci de faire abattre, conformément à la paix, les murs de Dinant, lui écrivirent que « si l’on abatoit les fortifications de la ville, les gens, en especial les plus riches, s’en partiroient et feroit fort d’avoir l’argent qui est imposé sur icelle ville. »

De l’avis unanime des contemporains, les fortifications de Dinant au xve siècle étaient d’une puissance remarquable. Elles se composaient d’une enceinte flanquée de tours, longeant la Meuse et escaladant les rochers énormes auxquels la ville est adossée. Au point culminant de ceux-ci, se trouvait le château toujours pourvu de guetteurs. De l’autre côté du fleuve, le faubourg de Saint-Médard était également fortifié

  1. V. son règlement dans Cartulaire II, n. 83.
  2. Chron., de Jean de Stavelot p. 115 sqq..
  3. Le 9 décembre 1452 le conseil écrit que « estons situés sur le coron du pays de châdeseur, près marchissans et joindans à pluiseurs pays estraingnes et de grand puissance, dont nous est necessaire nous bien garder et nous semble qu’il n’y ait forteresse ne plache ou pays qui soit tant nécessaire à bien fortifier comme est ceste ville. »