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qui doivent être la Croisière de l’escadre anglaise. Les équipages sont en bonne santé, renforcés par quelques uns des prisonniers venus de New-York ; ils apprennent d’eux ce que les ennemis du Roy ont fait souffrir à ses sujets. Le zèle en augmentera, il a été éprouvé sans être affaibli ; daignés, je vous suplie, en faire agréer le très respectueux et sincère hommage à Sa Majesté, et recevoir celuy de mon attachement.

J’ay l’honneur d’être avec respect. Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur

ESTAING.
Archives de la Marine, B 141, fos 227 et suiv.


déclaration adressée au nom du roi
à tous les anciens françois de l’amérique septentrionale


Le soussigné autorisé par Sa Majesté, et revêtu, par là, du plus beau des titres ; de celui qui efface tous les autres : chargé au nom du Père de la patrie et du Protecteur bienfaisant de ses sujets, d’offrir un appui à ceux qui étaient nés pour goûter les douceurs de son gouvernement ; à tous ses compatriotes de l’Amérique septentrionale.

Vous êtes nés François, vous n’avez pu cesser de l’être : une Guerre qui ne nous avait été annoncée que par l’enlèvement de presque tous nos matelots, et dont nos ennemis communs n’ont dû les principaux succès qu’au courage, au talent, et au nombre des braves Américains qui les combattent aujourd’hui, vous a arraché, ce qui est le plus cher à tous les hommes, jusqu’au nom de votre patrie ; vous forcer à porter malgré vous des mains parricides contre elle, seroit le comble des malheurs, vous en êtes menacés : une nouvelle guerre doit vous faire redouter qu’on ne vous oblige à subir cette loi la plus révoltante de l’esclavage. Cette guerre a commencé comme la précédente, par les déprédations (sic) de la partie la plus intéressante de notre commerce. Les prisons de l’Amérique contiennent depuis trop longtems un grand nombre de François infortunés, vous entendez leurs gémissements. Cette guerre a été déclarée par le message du mois de Mars dernier, par l’Acte le plus authentique de la souveraineté angloise ; annonçant à tous les Ordres de l’État que commercer sans cependant interdire le même droit à personne, c’étoit l’offenser, que le lui dire avec franchise, s’était la braver, qu’elle s’en vengeroit, et qu’elle se réservait de le faire, quand elle le pourrait à son avantage ; et de surprendre alors plus légalement que dans la dernière guerre ; car elle déclaroit en avoir le droit, la volonté, et en demandoit les moyens.