Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/166

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grande partie des deux armées ; le verglas était si fort qu’il était impossible aux troupes de marcher ; 3,000 hommes périrent dans l’armée calviniste.

L’an mil cinq cens soixante-quatre,
La veille de la Saint-Thomas,
Le grand hyver vint nous combattre,
Tuant les vieux noyers à tas.
Cent ans a qu’on ne veid tel cas.
Il dura trois mois sans lascher,
Un mois outre Saint-Mathias,
Qui fit beaucoup de gens fascher.

Aussi tous les moyens étaient mis en œuvre, toutes les recommandations sollicitées pour obtenir, non seulement la décharge de toute la garnison, mais encore l’exemption de la monstre ou revue. On priait le capitaine du château, Talvois, de vouloir bien se rendre auprès du duc de Montpensier à cet effet. On présentait le vin de la ville au seigneur de Nevers, à son passage, espérant qu’il voudra bien donner une lettre de recommandation pour le même objet. On allait aussi trouver M. de Chavigny, lieutenant-général de Touraine pour le duc de Montpensier. Ces nombreuses démarches eurent un résultat satisfaisant. On obtint le renvoi de la garnison, mais les habitants durent contribuer à la garde du château.

M. de Chavigny[1] écrivait à M. de la Menardière, commandant de la place :

Monsieur de la Menardière, j’ay veu la lettre que vous m’avez escripte par le caporal Méry, comme vous vous plaignez de la

  1. François Le Roy seigneur de Chavigny et de la Baussonniere, créé comte de Clinchamp en 1565, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances et de cent gentilshommes de la maison du roi, chevalier de ses ordres, lieutenant-général des provinces d’Anjou, de Touraine et du Maine, mourut aveugle le 18 février 1606, âgé de 87 ans.