Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/186

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meubles. Une lettre de Mme Richebourg ; l’une des Viantaises, nous édifie suffisamment à cet égard :


Citoyen,

Le citoyen Métivier, notre concierge, nous a fait la demande de trois sols par jour pour notre garde ; l’impossibilité où nous sommes de lui payer quatre livres dix sols par mois, puisque notre travail, quelqu’assidu qu’il soit, ne nous fournit a peine une pareille somme, nous lui avons offert trente sols pour chaque individu par trente jours, il ne s’en est pas contenté, il a été chercher dans l’instant même un sergent pour nous donner une assignation, et faire vendre le lit et le peu de linge à l’usage d’une chacune, l’extrémité facheuse ou nous nous trouvons réduite me fait avoir recours à toi, tends-nous une main secourable, serions-nous les seules de qui la malheureuse position ne te touchât pas ? Sans ressources quelconques que ton humanité et celle du district, nous espérons que vous voudrez bien tracer ce que nous devons faire. J’attends, ainsi que mes compagnes, un mot de consolation de ta part.

Salut et fraternité
Ta citoyenne,
F. Richebourg
.

A la tour du château ce 22 messidor, l’an 2 de la République française.


Une évasion des plus dramatiques eut lieu le 20 floréal an II. Un rapport du gardien Métivier constate que le nommé René Fontaine, domestique, demeurant au Puy, commune de Sepmes, vers dix heures du soir, s’est sauvé « par une crosée dans la chambre du colidor, a tombé dans la cour du puit et a gangné la tour dont il a pris une échelle de 18 rollons, apartienant au salpestrier, de là a pris ladite échelle pour monter à la fenestre de la petite tour donnant sur la vigne du citoyen Morinet, par où il a passer ; a tombé sur la butte de la petite tour ; de la a traversé la vigne du citoyen Ramonet, et après quoi il sest laissé tombé dans le