Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/189

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nourriture. Le surplus sera mis en réserve pour leur être remis au moment de leur sortie Il ne sera fourni qu’aux seuls nécessiteux du linge et des vêtements aux dépens de la maison. Le commissaire de l’administration est autorisé à punir, ainsi qu’il le jugera convenable, ceux des détenus qui se rendront coupables d’insubordination, ou qui feront des tentatives pour s’évader, etc. »

Mais il est inutile de pousser plus loin une étude devenue désormais sans intérêt. Le château de Loches, à partir de l’an VIII, n’est plus qu’une maison de détention, il n’appartient plus à l’histoire. Il convient aussi de nous arrêter, et de clore cette trop longue liste de noms célèbres à tant de titres divers. Les farouches barons du moyen âge, les grands seigneurs, les illustrations du crime, les victimes de l’intrigue, de la politique et de la guerre, les bourreaux et les geôliers, disparus dans l’ombre du passé, ont fait place aux délinquants vulgaires, aux vagabonds et aux voleurs de bas étage.

Nous regrettons, en terminant, de n’avoir pu rattacher au sombre Donjon de Loches aucun souvenir gracieux. Forteresse ou prison, il était dans sa destinée de ne rappeler que la guerre, le deuil et l’oppression. Les carcans et les verrous, désormais inutiles, restent là comme des témoins de la barbarie disparue.

Aujourd’hui les puissantes murailles ne sont plus que des ruines ; les prisonniers ne sont plus que des ombres ; les cachots ne sont plus habités que par des souvenirs.

Les barrières sont tombées. On ne redoute plus les invasions des Normands ou des Anglais. On les attend. Du nord et du midi, le chemin de fer amène dans nos murs les touristes du monde entier.

Dans ces vieux débris de huit siècles, l’historien vient recueillir un souvenir qui s’efface ; l’archéologue, sonder