Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/86

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chercherait en vain la solution, une énigme qui refuse encore de se laisser deviner. À peine croit-on avoir trouvé le mot, qu’une autre difficulté se présente et vient renverser l’échafaudage laborieusement construit. Que de systèmes nous avons déjà entendus ! Chacun a le sien. Par malheur, ils se détruisent les uns les autres. Pour nous, il nous coûte peu d’avouer que nous n’avons encore trouvé rien de satisfaisant, après dix ans d’études suivies et d’observations journalières.

Il est facile de faire une théorie par à peu près dans une visite passagère. Au cabinet et sur le papier, l’équerre et le compas en main, c’est déjà plus malaisé ; mais au pied du mur, c’est bien autre chose.

Bornons-nous donc à constater l’existence de deux étages au-dessus de la salle du commandement ; ils étaient, à peu de chose près, la répétition du premier. Cependant, au dernier étage, nous remarquons, au midi, une large porte traversant toute l’épaisseur du mur. On arrivait par là au balcon de bois appelé hourdis. Cet ouvrage était destiné à défendre le pied des murs contre les dangers de la mine ou de la sape. Il offrait aussi une plus grande surface aux défenseurs, leur permettait de circuler sans interruption autour du donjon et les protégeait plus efficacement que les créneaux contre les traits de l’ennemi. Ce hourdis devait ici être établi à demeure, car il était trop considérable pour être facilement déplacé et replacé en cas de guerre. On peut voir, par la place des trous et par quelques fragments de solives encore en place, qu’il occupait au moins toute la hauteur du dernier étage. Il devait être bâti en matériaux assez solides ; les nombreux projectiles dont on voit la trace sur la façade du sud ont à peine laissé quelques marques dans la partie haute que nous supposons enveloppée par les hourds.