Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/117

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mine par une arête ou barbe aſſez longue. Cette plante ne ſe plaît que dans les terreins bas, humides, même marécageux & un peu inondés. L’époque de ſa découverte remonte à la plus haute antiquité.

L’Égypte s’en occupa dans les premiers tems, malheureuſement pour elle. Le pernicieux effet de cette culture, la rendit la contrée la plus mal-ſaine du monde connu, ſans ceſſe ravagée par des épidémies, & conſtamment affligée de maladies cutanées, qui paſſèrent de cette région dans les autres, où elles ſe ſont perpétuées pendant des ſiècles, & où elles n’ont ceſſé que par la cauſe contraire à celle qui les avoit produites, le deſſèchement des marais, la ſalubrité de l’air & des eaux. La Chine & les Indes Orientales doivent éprouver les mêmes calamités, ſi l’art n’oppoſe des préſervatifs à la nature, dont les bienfaits ſont quelquefois accompagnés de maux, ou ſi la chaleur de la Zone-Torride ne diſſipe promptement les vapeurs humides & malignes qui s’exhalent des rizières. Ce qui eſt connu, c’eſt que celles du Milanez n’offrent que des cultivateurs livides & hydropiques.