Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/164

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épais. On la verſe enſuite dans des moules de terre, ou d’écorce de bouleau. Le ſirop, ſe durcit en ſe refroidiſſant, & ſe change en un ſucre roux, preſque tranſparent & aſſez agréable. Pour lui communiquer de la blancheur, on y mêle quelquefois, en le fabriquant, un peu de farine de froment : mais cette préparation altère toujours ſon goût. Ce ſucre ſert au même uſage que celui des cannes : mais pour en avoir une livre, il ne faut pas moins de dix-huit ou vingt livres de liqueur. Ainſi le commerce n’en tirera jamais un grand profit. Le miel eſt le ſucre des ſauvages de nos landes ; l’érable eſt le ſucre des ſauvages de l’Amérique. La nature a par-tout ſes douceurs ; elle a partout ſes merveilles.

XXVI. Oiſeaux particulier à l’Amérique Septentrionale.

Parmi la multitude d’oiſeaux qui peuplent les forêts de l’Amérique Septentrionale, il en eſt un extrêmement ſingulier ; c’eſt l’oiſeau-mouche, qui tire ſon nom de ſa petiteſſe. Son bec eſt long, pointu comme une aiguille ; ſes pattes n’ont que la groſſeur d’une épingle ordinaire. On voit ſur ſa tête une huppe noire, d’une beauté incomparable. Sa poitrine eſt couleur de roſe, &