Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/178

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un encouragement ſi conſidérable n’eut que peu de ſuite. Dans cette partie du Nouveau-Monde, peu de terres ſe trouvèrent aſſez bonnes pour une production qui ne proſpère que ſur un ſol excellent. Cette région eſt plus abondante en fer, en fer deſtiné à conquérir l’or & l’argent du Midi.

XXX. Le fer de l’Amérique Septentrionale a été porté dans nos climats.

Ce premier métal, ſi néceſſaire à l’homme, étoit ignoré des Américains, lorſque les Européens leur en apprirent le plus funeſte uſage, celui des armes homicides. Les Anglois eux-mêmes négligèrent long-tems les mines de fer, que la nature avoit prodiguées dans le continent où ils s’étoient établis. On avoit détourné de la métropole ce canal de richeſſes, en le chargeant de droits énormes. Cette impoſition, équivalente à une prohibition, étoit l’ouvrage des propriétaires des mines nationales, ſoutenus des propriétaires des bois-taillis, qui devoient ſervir à l’exploitation du fer. Par la corruption, l’intrigue & les ſophiſmes, ces ennemis du bien public avoient écarté une concurrence qu’ils ne pouvoient ſoutenir. Enfin le gouvernement fit un premier pas vers le bien. Il permit l’importation franche