Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/180

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fourniſſoient d’ailleurs des écorces pour les tanneries, des matériaux pour les bâtimens ; que le fer d’Amérique étant peu propre à être converti en acier, à faire des inſtrumens tranchans, à fournir le plus grand nombre des uſtenſiles de navigation, ne diminueroit guère l’importation étrangère, & ſe borneroit à anéantir les forges de la Grande-Bretagne.

Ces vaines conſidérations n’arrêtèrent pas le parlement. Il comprit qu’à moins qu’on ne baiſſât le prix des matières premières, la nation perdroit bientôt les innombrables manufactures de fer & d’acier, qui l’enrichiſſoient depuis ſi long-tems, & qu’il n’y avoit pas de tems à perdre pour arrêter les progrès de cette induſtrie chez les autres peuples. On ſe détermina donc à permettre, libre & affranchie de tous droits, l’introduction du fer de l’Amérique dans tous les ports d’Angleterre. Cette réſolution pleine de ſageſſe, fut accompagnée d’un acte de juſtice. Une loi portée ſous Henri VIII, défendoit aux propriétaires des bois-taillis de défricher leurs terres. Le gouvernement les autoriſa à faire de leurs propriétés l’uſage qui leur conviendroit le mieux.