Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/211

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La politique reſſemble, pour le but & l’objet, à l’éducation de la jeuneſſe. L’une & l’autre tendent à former des hommes. Elles doivent, à bien des égards, ſe reſſembler par les moyens. Les peuples ſauvages, quand ils ſe ſont réunis en ſociété, veulent, ainſi que les enfans, être menés par la douceur, & réprimés par la force. Faute de l’expérience qui ſeule forme la raiſon, incapables de ſe gouverner eux-mêmes dans la viciſſitude des événemens & des rapports qu’amène l’état d’une ſociété naiſſante ; le gouvernement doit être éclairé pour eux, & les conduire par l’autorité juſqu’à l’âge des lumières. Auſſi les peuples barbares ſe trouvent-ils naturellement ſous les liſières & la verge du deſpotiſme, juſqu’à ce que les progrès de la ſociété leur aient appris à ſe conduire par leurs intérêts.

Les peuples policés, ſemblables aux adoleſcens plus ou moins avancés, non en raiſon de leurs facultés, mais du régime de leur première inſtitution, dès qu’ils ſentent leur force & leur droits, veulent être ménagés & même reſpectés par ceux qui les gouvernent. Un fils bien élevé, ne doit rien entre-