Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ges comme nous les aſſocions à notre grandeur, n’avoient-ils d’autre voie que celle de la révolte & des armes ! On les appelle nos concitoyens & nos amis ; & moi je ne vois en eux que les persécuteurs & les ennemis les plus cruels de notre patrie. Nous avons des ancêtres communs ; oui, ſans doute : mais ces reſpectables aïeux, je les évoque moi-même avec confiance. Si leurs ombres pouvoient reprendre ici leur place, leur indignation égaleroit la nôtre. Avec quel courroux ces vertueux citoyens entendroient que ceux de leurs deſcendans qui ſe ſont fixés au-delà des mers n’ont pas plutôt ſenti leurs forces, qu’ils en ont fait le coupable eſſai contre leur patrie ; qu’ils ſe ſont armés contre elle de ſes propres bienfaits ? Oui tous, juſqu’à cette ſecte pacifique à qui ſon fondateur inſpira le devoir de ne jamais tremper ſes mains dans le ſang ; eux qui ont reſpecté les jours & les droits des peuples ſauvages ; eux qui par enthouſiaſme de l’humanité ont brisé les fers de leurs eſclaves : aujourd’hui également infidèles à leur pays & à leur