Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/364

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& du ſoldat de terre dans les camps, celui du monarque même ſur le trône, où il ne domine de plus haut que pour voir de plus loin, & embraſſer d’un coup-d’œil tous ceux qui ont beſoin de ſa protection & de ſa défenſe. Vous aſpirez à la gloire. Apprenez que la gloire eſt par-tout où l’on ſert l’état. Apprenez que la gloire de conſerver vaut encore mieux que celle de détruire. Dans l’antique Rome, ſans doute, on aimoit auſſi la gloire. Cependant on y préféroit l’honneur d’avoir ſauvé un ſeul citoyen à l’honneur d’avoir égorgé une foule d’ennemis. Quoi, ne voyez-vous pas qu’en ſauvant les vaiſſeaux du commerce, vous ſauvez la fortune de l’état ? Oui, votre valeur eſt brillante ; elle eſt connue de l’Europe comme de votre patrie : mais qu’importe à vos concitoyens qu’elle ſe ſoit montrée dans une occaſion d’éclat, qu’elle ait enchaîné un vaiſſeau ennemi ou couvert de débris & de ruines les vagues de l’océan, ſi par votre faute vous avez laiſſé périr ou enlever tous les navires qui portoient les richeſſes de votre pays ; ſi dans ce même port, où vous rentrez victorieux,