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des deux Indes.

lorſqu’en préſence du peuple Romain aſſemblé, il dit au premier officier de l’empire, je te remets cette épée pour me défendre ſi je ſuis juſte, pour me combattre & me punir ſi je deviens tyran : cette maxime eſt trop étrangère à nos gouvernemens foibles & corrompus, où le devoir eſt de ſouffrir, & où l’opprimé doit craindre de ſentir ſon malheur, de peur d’en être puni comme d’un crime.

Mais c’eſt ſur-tout contre l’Eſpagne que ſont dirigées les plaintes les plus amères. On la blâme de ſon aveuglement, de ſes incertitudes, de ſes lenteurs, quelquefois même de ſon infidélité : accuſations toutes mal fondées.

En voyant la France s’engager ſans néceſſité dans une guerre maritime, quelques politiques imaginèrent que cette couronne ſe croyoit aſſez puiſſante pour diviſer le domaine Britannique, ſans partager avec un allié l’honneur de cette importante révolution. On n’examinera pas ſi l’eſprit qui régnoit dans le cabinet de Verſailles autoriſoit cette conjecture. Il eſt aujourd’hui connu que cette couronne, qui, depuis le commencement des troubles, avoit donné