Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/79

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dans leurs peines ; il leur en fit eſpérer la fin prochaine : & joignant à la tendreſſe d’un père toute la fermeté d’un magiſtrat, il dirigea leurs travaux vers un but utile. Pour le malheur de la peuplade renaiſſante, le dépériſſement de ſa ſanté obligea Delaware de retourner dans ſa patrie, mais il n’y perdit jamais de vue ſes colons chéris ; & tout ce qu’il avoit de crédit à la cour, il l’employa toujours à leur avantage.

Cependant la colonie ne faiſoit que peu de progrès. On attribuoit cette langueur à la tyrannie inséparable des privilèges excluſifs. La compagnie qui les exerçoit fut proſcrite à l’avènement de Charles I au trône. Avant cette époque, l’autorité étoit toute entière dans les mains du monopole. Alors la Virginie reçut le gouvernement Anglois. La couronne ne lui fit acheter ce grand avantage que par une redevance annuelle de 2 liv. 5 s. pour chaque centaine d’acres qu’on cultiveroit.

Juſqu’à ce moment, les colons n’avoient pas connu de véritable propriété. Chacun y erroit au haſard, ou ſe fixoit dans l’endroit qui lui plaiſoit, ſans titres ni convention.