Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/85

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mais elle ordonna que les échanges ne pourroient ſe faire que dans les marchés qu’elle fixoit. Cette innovation déplut aux ſauvages ; & les choſes ne tardèrent pas à reprendre leur premier cours.

Un objet plus important, c’étoit de redonner de la valeur au tabac, la plus importante & preſque l’unique production de la colonie. On penſa que rien ne contribueroit plus efficacement à le tirer de l’aviliſſement où il étoit tombé, que de repouſſer de la province ceux que le Maryland & la Caroline y portaient, pour les faire paſſer en Europe. Si les légiſlateurs avoient été plus éclairés, ils auroient compris que cet entrepôt devoit faire tomber tôt ou tard dans leurs mains le fret de cette denrée & les rendre les arbitres de ſon prix. En l’éloignant de leurs ports par une avarice mal raiſonnée, ils ſe donnèrent, dans tous les marchés, des concurrens qui leur démontrèrent d’une manière bien amère le vice de leurs principes.

Ces arrangemens étoient à peine faits, qu’au printems de 1679 il arriva un nouveau chef à la colonie. C’étoit le lord Colepepper,