Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

productions, puiſqu’une colonie en exporta cinquante-ſept millions trois cens trente-ſept mille ſept cens quatre-vingt-quinze livres peſant, & l’autre vingt-cinq millions ſept cens quatre-vingt-un mille ſept cens ſoixante-neuf livres.

En Virginie, les vaiſſeaux occupés de l’extraction de ces denrées, ne les trouvent pas réunies dans un petit nombre d’entrepôts, comme dans les autres états commerçans du globe. Ils ſont réduits à former leur chargement en détail dans les plantations même, placées à plus ou moins de diſtance de l’océan ſur des rivières navigables, depuis cent juſqu’à deux cens milles. Cet uſage fatigue les navigateurs, & ralentit leur marche. La Grande-Bretagne qui ne perd jamais de vue la conſervation de ſes hommes de mer, & qui compte pour beaucoup la multiplication de Leurs voyages, déſira, ordonna même qu’à l’embouchure des fleuves fuſſent bâties des villes où ſeroient envoyées les productions de la province. Les voies d’inſinuation, la contrainte des loix, tout fut preſqu’également inutile. On ne vit s’élever que quelques foibles bourgades