Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/106

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de nier tout à fait que la justice ne consiste en quelque égalité, c’est-à-dire en ceci seulement, qu’étant tous naturellement égaux, l’un ne s’attribue pas plus de droit qu’il n’en accorde à autrui, s’il ne s’en est acquis, par des pactes préalables, quelque prérogative. Ce que je dis en passant contre cette distinction de la justice, bien qu’elle soit reçue presque de tous universellement ; afin que personne ne pense qu’une injure soit autre chose que le violement des pactes et de la foi promise, comme je l’ai définie ci-dessus.


VII. C’est une fort ancienne maxime, qu’on ne fait point d’injure à celui qui veut la recevoir. Mais voyons si nous en pourrons découvrir la vérité par nos principes. je suppose donc que ce que quelqu’un répute à injure, ait été fait de son consentement ; il a permis qu’on ait fait ce que les pactes précédents défendaient de faire. Mais puisqu’il l’a ainsi voulu, le pacte a été annulé (comme il appert de l’article XV du chapitre précédent) ; donc le droit d’agir, comme il lui a plu, est retourné à celui qui s’en est servi ; et, par conséquent, il n’a rien fait contre le droit, ni il n’a point commis d’injure.


VIII. La troisième loi de nature est qu’on ne permette point que celui qui, s’assu­rant de notre reconnaissance, a commencé le premier à nous bien faire, reçoive de l’incommodité de sa franchise, et qu’on n’accepte un