Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/142

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XXIII. Enfin cette méthode par laquelle j’ai dit que chacun peut connaître, si ce qu’il veut faire sera contre la loi de nature ou non, et qui est contenue en cette, sentence : ne fais point à autrui, ce que tu ne voudrais point qu’on te fit, se trouve presque en mêmes termes en S. Matth. 7, 12. Toutes les choses que vous voulez que les hommes vous fassent, faitez-les leur aussi semblablement.


XXIV. Comme la loi de nature est toute divine : aussi la loi de Christ, qui se voit expliquée en S. Matth. chap. 5, 6, 7, est la doctrine que la nature nous enseigne. je n’en excepte que ce commandement qui défend d’épouser une femme délaissée pour cause d’adultère et que Jésus-Christ apporte en exemple de la loi divine positive, contre les juifs qui interprétaient mal celle de Moïse. Je dis que toute la loi de Christ est expliquée aux chapitres allégués, et non pas toute sa doctrine : car je mets de la différence entre ces deux choses ; la foi étant une partie de la doctrine chrétienne qui ne peut pas être comprise sous le nom de la loi. D’ailleurs les lois sont données pour régler les actions de notre volonté et ne touchent point à nos opinions. Les matières de la foi et qui regardent la créance, ne sont pas de la juridiction de notre volonté et sont hors de notre puissance.