Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

délibèrent de ce qu’il faut faire, ou ne pas faire, pour le bien commun de tous les concitoyens.


VII. Cette soumission de la volonté de tous les particuliers à celle d’un homme seul, ou d’une assemblée, arrive lorsque chacun témoigne qu’il s’oblige à ne pas résister à la volonté de cet homme ou de cette cour, à laquelle il s’est soumis ; et cela en promettant qu’il ne lui refusera point son secours, ni l’usage de ses moyens contre quelque autre que ce soit (car on ne peut pas se dessaisir du droit naturel de se défendre, ni prêter la main contre soi-même), ce qui se nomme proprement union. Or, on entend que ce qui est l’avis de la plus grande partie du conseil, soit l’avis de toute l’assemblée.


VIII. Mais bien que la volonté ne puisse pas être dite volontaire et qu’elle soit tant seulement le principe des actions auxquelles on donne ce titre (car on ne veut pas vouloir et on ne veut que ce qu’il faut faire) ; et que par conséquent on ne puisse point faire d’accord, ni entrer en délibération des actes de la volonté ; si est-ce que celui qui soumet sa volonté à celle d’un autre, lui fait transport du droit qu’il a sur ses forces et sur ses facultés propres, de sorte que tous les autres faisant la même transaction, celui auquel on se soumet en acquiert de si grandes forces, qu’elles peuvent faire trembler tous ceux qui se voudraient désunir et rompre les liens de la concorde ;