Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

naturelle, dont il se peut faire une désignation particulière, plutôt que de la volonté politique qui tient de l’artifice et ne se recueille que par le raisonnement. Autrement, il faudrait que ceux-là aussi fussent coupables à qui la délibération aurait déplu. Mais en la monarchie, si le roi délibère quelque chose contre les lois de nature, il pèche tout le premier, parce qu’en lui la volonté civile et la naturelle sont une même chose.


XV. Le peuple qui veut choisir un roi, peut lui donner la souveraineté simplement, sans restriction ni limitation de temps, ou bien en le lui limitant. S’il la donne de la première sorte, on suppose qu’elle demeure au roi toute telle que le peuple la possédait auparavant. De même donc que le peuple a eu le droit d’élire un monarque, le roi a celui de se choisir un successeur ; de sorte que le roi à qui la souveraineté a été absolument donnée, a le droit non seulement de la possession, mais aussi de la succession, c’est-à-dire il peut mettre celui que bon lui semble en sa place.


XVI. Mais si le commandement n’a été donné au roi que pour un certain temps, il faut considérer quelques autres circonstances outre celle de la transaction. Première­ment, il faut savoir si le peuple, en lui donnant la souveraineté, ne s’est point réservé le droit d’assigner le temps et le lieu à de nouvelles assemblées. S’il a retenu cette puissance, il faut remarquer en