Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/319

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parle à tous en général. La seconde qu’on nomme vindicative, et qui ordonne des peines, porte un commandement particulier aux officiers et ministres de la justice.


VIII. D’où l’on peut aussi comprendre qu’à toute loi civile il y a une peine expli­citement, ou implicitement annexée. Car là où la peine n’est définie, ni par écrit, ni par aucun exemple de la punition de quelque coupable, on sous-entend que la peine doit être arbitraire, à savoir dépendante de la volonté du législateur, c’est-à-dire, du souverain. En effet, la loi serait nulle, si elle pouvait être impunément violée.


IX. Or, d’autant que l’on doit aux civiles, ce que chacun a son droit propre et séparé de celui des autres, et que ce sont elles qui défendent d’envahir le bien d’autrui, il s’ensuit que ces commandements, tu ne refuseras point à ton père et à ta mère l’honneur que les lois te prescrivent de lui rendre, tu ne tueras point celui que les lois défendent de tuer, tu éviteras les embrassements illicites ; tu ne prendras point le bien d’autrui contre la volonté du légitime possesseur ; tu ne frustreras point les lois et les jugements par un faux témoignage, sont des lois civiles. Les lois naturelles ordonnent les mêmes choses, mais implicitement, car elles commandent (comme il a été dit chapitre III, article 11) de garder des pactes, et ainsi d’obéir quand on a promis obéissance et de s’abstenir du bien d’autrui quand les lois