Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/342

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De sorte que dans le règne de Dieu on ne doit pas mettre au rang de ses sujets les corps inanimés, ni les choses privées de raison, encore qu’elles soient soumises à la puissance divine ; à cause qu’elles ne sont pas capables de recevoir les commandements, ni d’entendre les menaces que Dieu leur ferait. On en doit aussi exclure les athées qui ne croient pas l’existence de la divinité, et ces autres qui, après l’avoir admise, lui ôtent le gouvernement des choses du monde ; car, encore que malgré qu’ils en aient, Dieu les gouverne par sa puissance, toutefois ils ne reconnaissent point ses ordres et ne craignent point ses menaces. Mais ceux-là seulement sont sous le règne de Dieu, qui lui laissent la conduite de toutes choses, qui avouent qu’il a donné des ordonnances aux hommes et qui confessent qu’il a établi des peines à ceux qui les transgressent. Tous les autres doivent être tenus pour ses ennemis et ne peuvent point être honorés du titre de ses sujets.


III. Cependant l’on ne peut pas dire que quelqu’un règne par l’autorité de ses édits, s’il ne les déclare ouvertement à ceux qu’il gouverne : car, les commandements des souverains servent de loi aux sujets ; et les lois ne sont point dignes de ce nom augus­te, si elles ne sont clairement promulguées, en sorte qu’on n’en puisse pas prétendre cause d’ignorance. Les hommes publient leurs lois par l’entremise de la