Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/365

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de parler à quelqu’un avec humilité et bienséance, de se détourner à sa rencontre pour lui faire place et semblables. Le public n’a rien à y changer et ne doit pas y mettre la main. Mais il y en a une infinité d’autres qui sont indifférentes, en ce qui est du mépris ou de l’honneur ; et ce sont celles-ci sur lesquelles l’État a de la juridiction, qui peuvent être établies comme des marques d’honneur et de révérence, et qui le sont effectivement, lorsqu’elles sont une fois autorisées. D’où il n’est pas mal aisé de comprendre, qu’il faut obéir à l’État en tout ce qu’il nous commande de faire comme un signe de l’honneur, et du culte que nous devons rendre à Dieu ; pourvu que rien n’empêche l’institution de ce signe au sens qu’on lui veut donner, et qu’il puisse recevoir le caractère de respect qu’on lui veut imprimer ; ma raison est, qu’une action est un vrai signe d’honneur, si elle est reçue pour telle par ordonnance de la répu­blique.


XVII. Je viens de montrer quelles sont les lois de Dieu tant sacrées que tem­po­relles ou séculières en son règne par la seule nature. Mais d’autant qu’il n’y a personne qui ne se puisse tromper en ses raisonnements, et qu’il arrive en la plupart des actions que les hommes sont de différentes et contraires opinions, on peut demander en outre lequel c’est que Dieu a voulu établir interprète de la droite raison, c’est-à-dire de ses lois. Et quant à ce qui est des lois séculières, c’est-à-dire de