Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/370

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être quelquefois contraires à la droite raison, et qu’ainsi ils soient des péchés en ceux qui les font ; si est-ce qu’ils ne sont pas contraires au bon sens, ni des péchés à l’égard des sujets qui y obéissent, et desquels la droite raison est de se soumettre à la raison de l’État en des matières controversées. Enfin, si cet homme ou cette cour souveraine à qui on a commis l’autorité suprême de la république, commande qu’on la révère par des titres et par des actions dont il faut adorer la divinité, il reste à savoir, si l’on est tenu de lui obéir. Je réponds, qu’il y a plusieurs choses qui peuvent être attribuées à Dieu, et aux hommes en commun ; car on peut louer ceux-ci, et en élever le mérite, et il y a quantité d’ac­tions par lesquelles on peut rendre de l’honneur à Dieu et aux hommes de la même manière. Mais il faut considérer tant seulement ce que les attributs et les actions signifient, de sorte que nous nous abstenions, quelque commandement des puissances supérieures qui intervienne, d’employer des titres ou des attributs, par lesquels nous donnions à connaître que nous estimons quelque personne si absolument souveraine, qu’elle ne dépende point de Dieu, qu’elle soit immortelle, d’une vertu infinie, ou de telle autre façon qui ne peut convenir qu’à l’essence divine ; comme aussi des actions qui ont la même signification, et qui passent à ce même excès de