Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/395

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commandement, c’est-à-dire obéir, c’est un devoir qui regarde le peuple, et une autorité donnée à Josué. Il faut aussi remarquer que ces termes, et tu lui départiras de ton autorité, signifient clairement que Josué n’eut pas une puissance égale à celle de Moïse. Cependant il est certain, que même du temps de Josué, la souveraineté dans le temporel et dans le spirituel, où la puissance politique, et celle d’interpréter la parole de Dieu, étaient toutes deux unies à une seule personne.


XV. Après la mort de Josué, suit le temps des juges jusqu’au commencement du règne de Saül, dans toute laquelle suite il est manifeste que le droit du royaume établi de Dieu, demeura en la personne du souverain sacrificateur ; car c’était un règne (selon l’alliance) sacerdotal, c’est-à-dire, un règne de Dieu par le ministère du sacrifi­ca­teur, dont la forme a dû demeurer en son entier, jusqu’à ce que le peuple en ayant obtenu la permission de Dieu, y introduisit du changement ; ce qui n’arriva que lorsque, demandant un roi, Dieu le leur accorda et dit à Samuël, livre 1. ch. VIII. verset 7. Obéis à la voix du peuple, en tout ce qu’ils te diront ; car ils ne t’ont point rejeté, mais ils m’ont rejeté, afin que je ne règne point sur eux. De sorte que la souve­raine puissance politique était due, suivant l’institution divine, au grand sacrificateur. Mais en effet, elle était exercée par les prophètes, en la protection et à