Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/400

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propre autorité, mais par le commande­ment de Josias, ni immédiatement, mais par l’entremise de la prophétesse Holda. D’où il conte que le sacrificateur n’avait pas la puissance d’admettre certains livres, comme étant la parole de Dieu. Et il ne s’ensuit pourtant pas que la prophétesse fût privilégiée de cette puissance ; parce que c’était à d’autres de juger des prophètes mêmes, s’il fallait les tenir pour vrais, ou non. Car, autrement à quoi faire Dieu eût-il donné à son peuple des marques et des signes par lesquels il distingua les vrais d’avec les faux prophètes (à savoir l’événement des prédictions, et la conformité de leur doctrine avec la religion instituée par Moïse), s’il n’eût pas été permis de s’en servir ? De sorte que l’autorité de recevoir quelques livres, comme étant la parole même de Dieu, était réservée au roi ; aussi le livre de la loi fut approuvé et reçu par l’autorité du roi Josias, ainsi qu’il appert du quatrième Livre des rois chap. XXII. et XXIII. où il est dit, qu’il assembla les États du royaume, à savoir les anciens, les sacrificateurs, les prophètes, et tout le peuple, qu’il lut ce livre en leur présence, et qu’il renouvela les paroles de l’alliance, c’est-à-dire, qu’il les fit reconnaître pour la loi de Moïse et la parole de Dieu, que les Juifs confirmèrent et reçurent derechef comme authentique. Donc en ce temps-là, la puissance civile et celle de discerner la parole de Dieu d’avec