Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/402

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ce que les rois ont assez de moyen d’établir sous eux des personnes douées de pareille suffisance, pour les aider en leur inter­prétation. Et ainsi encore que les rois n’interprètent pas eux-mêmes la parole de Dieu, néanmoins la charge de l’interpréter peut dépendre de leur autorité ; de sorte que ceux qui la leur veulent ôter, à cause qu’ils ne la peuvent pas toujours exercer eux-mêmes, sont aussi bien fondés que s’ils prétendaient qu’un souverain ne peut pas dresser des chaires en mathématiques, qui dépendent de son autorité royale, s’il n’est lui-même grand mathématicien. Nous lisons que des rois ont prié pour le peuple, qu’ils l’ont béni, qu’ils ont consacré le temple, qu’ils ont commandé aux sacrificateurs, qu’ils en ont déposé quelques-uns, et établi quelques autres. Il est vrai qu’ils n’ont pas offert des sacrifices, parce que cela était propre à Aaron et héréditaire à ses enfants. Mais il est certain que le sacerdoce fut un ministère, et non pas une charge de commande­ment, depuis le temps du roi Saül jusqu’à la captivité de Babylone, comme il l’avait été aussi du vivant de Moïse.


XVII. Le règne sacerdotal fut rétabli après le retour de la captivité de Babylone et après que l’on eut renouvelé et signé l’alliance, tel qu’il avait été depuis la mort de Josué jusqu’au commencement des rois. Si ce n’est qu’il n’est pas porté expressément que