Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/404

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il faut obéir au magistrat subalterne en toutes choses, si ses commandements ne font point tomber dans le crime de lèse-majesté, pareillement sous le règne de Dieu, il fallait obéir en toutes choses aux princes, à Abraham, à Isaac, à Jacob, à Moïse, aux sacrificateurs et aux rois, qui ont tenu le sceptre d’Israël, si ce n’est lorsque leurs édits contenaient quelque crime de lèse-majesté divine. Or les crimes de cette nature étaient, premièrement de nier la providence de Dieu, car, c’était le même qu’ôter à sa majesté le titre de roi par le droit de nature. En après, de com­mettre idolâtrie, ou de servir à de faux dieux ; je ne dis pas à d’autres dieux (pour ce qu’il n’y en a qu’un dans le monde), mais à des divinités étrangères ; ce qui se prati­quait en rendant à Dieu, quoique reconnu pour un seul, des services sous des noms, des attributs et des cérémonies autres que celles qu’Abraham, et que Moïse avaient instituées ; car cela était nier que le Dieu d’Abraham fût leur roi par l’alliance traitée avec ce patriarche et avec eux-mêmes. Mais en toutes autres choses, il fallait prêter une entière obéissance. Et s’il fût arrivé que le roi, ou le sacrificateur exerçant la souveraineté, eût commandé quelque action contraire aux lois, le péché qui en eût rejailli eût dû lui être imputé et non pas aux sujets ; desquels c’est le devoir de faire ce qu’on leur ordonne, sans