Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/426

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un bénéfice qui dépend de la foi, si l’on ne recueille aussi qu’au contraire la punition des offenses est un dommage que l’infidélité nous attire.


X. De ce que notre Sauveur n’a prescrit aux sujets des princes, ni aux citoyens des républiques aucunes lois distributives, c’est-à-dire qu’il ne leur a donné aucunes règles, par lesquelles chaque particulier peut discerner ce qui lui appartient et qui lui est propre, d’avec ce qui est à autrui, ni en quels termes, en quelle forme, et avec quelles circonstances il faut qu’une chose soit livrée, saisie, donnée, ou possédée, afin qu’elle soit estimée légitimement appartenir à celui qui la reçoit, qui s’en saisit, et qui la possède ; il faut nécessairement conclure que, non seulement parmi les infidèles, desquels Christ a dit qu’il n’était point leur juge ni leur arbitre, mais aussi parmi les chrétiens, chaque particulier doit recevoir cette sorte de règlement de l’État dans lequel il vit, c’est-à-dire du prince ou de la cour qui exerce la souveraine puissance dans sa république. D’où il s’ensuit que Jésus-Christ n’a commandé autre chose par ces lois : Tu ne tueras point, tu ne paillarderas point, tu ne déroberas point, honore ton père et ta mère, si ce n’est que les sujets, et généralement tous les particuliers, obéis­sent absolument à leurs princes et à leurs souverains, en toutes les questions qui regar­dent le mien et le tien, le propre et ce qui est