Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/444

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ait une personne qui convoque légitimement les autres, s’il peut arriver toutefois que ceux qui sont appelés aient raison de ne pas comparaître (comme cela est possible entre des personnes qui ne sont point sujettes les unes aux autres) cette église ne représentera pas une personne. Car, ceux qui se rendront en même temps à un autre lieu qui leur aura été marqué, dresseront une autre église avec le même droit, que ces premiers qui en forment aussi une de leur côté, en s’assemblant ailleurs par un ordre qu’ils reconnaissent. Comme donc il suffira de quelque nombre que ce soit de personnes de même sentiment pour composer une église ; aussi il y en aura tout autant qu’il se trouvera d’opinions diverses, c’est-à-dire, la même multitude constituera une seule et plusieurs églises, vu la diversité des sentiments qui règne dans les moindres assemblées. Ce qui me fait estimer que l’égli­se n’est pas une en nombre, si ce n’est lorsqu’il y a une puissance certaine et connue, c’est-à-dire légitime, par laquelle chaque particulier est obligé de se trouver à la congrégation en personne, ou par quelqu’un qui y tienne sa place. C’est l’unité de la puissance légitime de convoquer les synodes et les assemblées des chrétiens, et non pas l’uniformité de la doctrine, qui rend l’église une et capable des fonctions person­nelles. Car, sans cela, elle n’est qu’une multitude confuse, et plusieurs personnes plutôt qu’une seule,