Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/476

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qui lui est due ; et même elle est ouverte à ceux-ci, pour-vu qu’ils croient les articles nécessaires de la foi chrétienne. De sorte que si nous pouvons discerner nettement en cet endroit en quoi c’est que consiste l’obéissance, et quels sont les articles nécessaires de la foi chrétienne, nous connaîtrons manifestement quelles sont les choses que nous sommes tenus de faire au commandement du prince ou de l’État, et quelles sont les autres dont nous devons nous abstenir.


III. Or, par l’obéissance, nous ne devons pas entendre ici une action, mais la volonté que nous avons, et le désir avec lequel nous nous proposons de tâcher autant qu’il nous sera possible d’obéir dorénavant. Auquel sens le mot d’obéissance vaut autant que celui de repentance. En effet, la vertu de pénitence ne consiste pas en la douleur qui accompagne le souvenir du péché, mais en la conversion à une meilleure vie, et au dessein de ne plus pécher, sans lequel cette douleur est plutôt une marque du désespoir, qu’un fruit de la repentance. Mais d’autant que ceux qui aiment Dieu ne peuvent être qu’ils ne veuillent obéir à ses commandements, et que ceux qui aiment leur prochain du bon du cœur, doivent être en une disposition intérieure d’accomplir la loi morale, qui consiste (comme il a été dit au chap. III) en la défense de l’orgueil, de l’ingratitude, de l’outrage, de l’inhumanité, de la cruauté, de l’injure, et des autres offenses qui blessent notre